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1. |
Chorée
03:22
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Un beau jour, sans aucune raison,
Toute la ville fut à l’unisson
Parcourue d’un étrange frisson,
En été ce n’est pas de saison.
Se sentant soudain agités
Hommes et femmes se mirent à remuer
De la tête mais surtout des pieds,
Impossible de se contrôler !
Était-ce le Malin ou les fées
Qui forçaient les gens à danser
Le jour et la nuit, sans arrêt ?
A moins que ça ne soit l’araignée.
Sous les crocs de la tarentule
Tout le corps se démantibule.
Et chancelle tel un funambule,
Pauvre jouet qu’on désarticule.
Pour la foule frappée de ce mal
La musique devenait vitale,
Poison aux vertus médicales
Empêchant l’arythmie fatale.
Seul remède à l’épilepsie,
Maintes prières furent faites à saint Guy
Et une fois l’hystérie finie
On se dit : « C’est bien grâce à lui ! »
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2. |
Charme-personne
03:24
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J’ai ramassé les pierres
Sur lesquelles tu avais marché
Pour les jeter au feu et te plaire,
Enflammer toutes tes pensées.
La terre se fend, le ciel aussi,
Mille merveilles sont accomplies.
Le soleil pleure, la lune rit,
Un jour ton cœur sera séduit !
J’ai placé sous ton lit
Un petit quartz de couleur rose
Pour t’apparaître en rêve chaque nuit
Et que tes fantasmes éclosent.
La terre se fend, le ciel aussi,
Mille merveilles sont accomplies.
Le soleil pleure, la lune rit,
Bientôt ton cœur sera conquis !
J’ai pris un de tes cheveux
Pour l’enrouler tout autour
D’un charme et j’ai serré le nœud
Pour m’attacher fort ton amour.
La terre se fend, le ciel aussi,
Mille merveilles sont accomplies.
Le soleil pleure, la lune rit,
Ton cœur m’est enfin acquis !
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3. |
Le Marché gobelin
04:00
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Laura
N’avait pas d’argent
Mais des cheveux
D’un blond éclatant.
Son regard
Couvait chaque soir
Les denrées rares
Sur le marché noir.
Venez acheter nos beaux fruits défendus,
Venez acheter avant qu’il n’y en ait plus !
Lizzie
Se rappelait du prix
Qu’il en avait coûté à Jeanie.
Quel malheur
De sentir sa sœur
Prête à céder
Quand monte la clameur !
Laura
Goûta à crédit
Tout ce que la vie
Avait d’interdit
Puis sombra
Dans le désespoir
De ne pouvoir
Encore en avoir.
Lizzy
Dû intervenir,
Sous peine de voir
Laura dépérir,
Elle alla
Trouver les gobelins
Sans succomber
A leur doux refrain.
Laura
La vit revenir
Couverte de sang
Avec l’élixir
Ne voulant
La mettre en dangereux
Elle l’embrassa
Et en fut soignée.
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4. |
Neige
03:17
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La ville dort encore,
Tandis que vient l’aurore
Elle sommeille sous un drap
Tissé par le froid.
Quel charmant manège
Fait tournoyer la neige ?
Les flocons dansent
Dans les bras du silence.
Surprise au réveil,
Les enfants s’émerveillent
Devant ce paysage
Plus blanc qu’un nuage.
Quel doux sortilège
De voir tomber la neige !
Les flocons volent,
Virevoltent jusqu’au sol.
Le givre étincelle,
Corps figé par le gel
Qui recouvre la fange
De sa cape d’ange.
Quel étrange arpège
Fait frissonner la neige
Les flocons jouent
Sous le regard des loups.
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5. |
Iris
03:25
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Iris,
Ton voile est en feu
Couleurs d’artifice
Au creux des mes yeux
Qui sur ton corps lisse
Glissent vers l'orifice
Pupille, noir abysse
Bordé de pétales
Brillant comme l'opale
Au fond du calice,
Précipice.
Iris,
Beauté transparente
Tes anneaux serpentent
Entre ciel et terre,
Divine messagère
Dont l’alliance unit
Le temps d’une vie
La pluie au soleil,
Le rêve et l’éveil,
Merveille incurvée
Irisée.
Iris,
Laisse moi t’approcher,
Venir à tes pieds
Et te dérober
Un baiser fugace
Brûlant comme la glace
Où tu te dédoubles
Amplifiant mon trouble
Autant que ma joie.
Vois-tu cette passerelle
Arc-en-ciel ?
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6. |
Fluctuations
03:20
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Pour les pierres nous ne sommes
Qu’une légère masse en surface
Qui s’étale et s’entasse,
Empile et concasse,
Récente démangeaison
Apparue sans raison
Rien en comparaison
Des mouvements de fond.
Mais pour toi,
Que suis-je vraiment dit ?
Amant ou bien ami ?
Pour moi
Tu es de l’or gris,
Grenat, lapis-lazuli.
Pour les fleurs nous ne sommes
Que de vagues ombres qui passent,
Et qui parfois les placent
Ailleurs dans l’espace,
Averse inespérée
En plein cœur de l’été
Les aidant à pousser
Pour mieux les couper.
Mais pour toi,
Que suis-je vraiment dit ?
Amant ou bien ami ?
Pour moi
Tu es une ortie,
Un lys, un pissenlit.
Pour les bêtes nous ne sommes
Que des menaces potentielles
Dérangement continuel
S’invitant chez elles,
Main qui caresse, nourrit
Mais retire aussi la vie,
Méphitique chimie
Et source de bruit.
Mais pour toi,
Que suis-je vraiment dit ?
Amant ou bien ami ?
Pour moi
Tu es une souris,
Un chat, une perdrix.
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7. |
Machines désirantes
03:17
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Machine désirable
Et désirée,
Esclave idéale
Qu’on a inventé
Pour réduire la peine
Et combler l’ennui
De nos vies humaines
Que tu investies
Pleinement
Depuis la nuit
Des temps.
Machine désirante
Ou désirée,
Quel fantôme te hante,
T’a fabriqué
Un cœur si fragile
Fait de métal
Sous l’amas de fils
Que la pudeur voile
Pleinement
Selon l’esprit
Du temps ?
Machine désireuse
De désirer,
Quelle voie mystérieuse
Vas-tu emprunter
Après la vallée
Qu’on dit dérangeante,
Singularité
Ou jouet qui contente
Pleinement
Jusqu’à la fin
Des temps ?
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8. |
Reine rouge
05:04
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D’où viens-tu et où vas-tu ?
Penses-tu avoir perdu ton chemin ?
Si c’est le cas, n’en sois pas certain
Car tous les chemins ici sont miens.
Pour gagner du temps répond poliment,
Toujours dire : « Merci Votre Majesté. »
Toujours dire : « Oui, Votre Majesté. »
Au bout de deux mètres je te donnerai mes ordres,
Au bout de trois mètres, te redonnerai mes ordres :
Plus vite, vas plus vite, plus vite !
Regardes comme les autres vont vite.
Ici il faut courir pour faire du surplace,
Courir deux fois plus vite pour traverser l’espace.
Et s’ils te dépassent, tu perdras ta place
Et resteras bloqué dans l’envers de la glace.
Te voilà au milieu
D’un jardin, d’un désert, d’une colline, d’une vallée,
Est-ce contradictoire ? Raisonnement illusoire.
Au bout de quatre mètres je te dirai au revoir,
Au bout de cinq mètres j’irai autre part.
Ici tu n’es qu’un pion
Sur le grand échiquier,
Plus blanche qu'un mouton
Sur le point d’être tué.
Mais si tu deviens reine
Nous dînerons ensemble,
Détale à perdre haleine
Car ton devenir tremble !
En marchant vers la Reine Rouge je m’en suis éloigné,
Pour aller vers la Reine Rouge, je m’en suis détourné.
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9. |
Sylphides
03:16
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Les filles de l’air sont si légères
Qu’elles semblent vouloir quitter la terre,
Échapper à la pesanteur
Ne plus avoir de hauts-le-cœur.
Sylphides, corps translucides,
Le vide est si avide.
Les filles de l’air sont sans désir
Ou n’arrivent pas à s'en saisir,
Elles papillonnent de lèvres en lèvres
Mais en amour se mettent en grève.
Les filles de l’air ne mangent rien
Mais cependant n’ont jamais faim.
Elle se dévorent dans le miroir
Déformant de leur doux regard.
Les filles de l’air sont si fragiles
Que leur vie ne tient qu’à un fil
De funambule où elles avancent
Sans filet et sans assurance.
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10. |
Photo-souvenir
03:15
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Ta photo est rangée quelque part,
Bien protégée dans mon tiroir.
On peut y voir ton sourire briller,
Soleil d’hiver, papier glacé,
Dernier vestige de notre romance,
Éclat figé d’adolescence.
Maintenant que faudrait-il faire
Pour te plaire tout comme avant ?
Impossible retour en arrière,
Nostalgie du temps présent.
Ta photo traîne encore quelque part,
Dans un carton mis au placard
Où se poursuit sa métamorphose,
Les couleurs ne tiennent pas la pose.
Même ce visage jadis tant aimé
Finira par m’être étranger.
Ta photo s’est perdue quelque part
Dans les replis de ma mémoire.
Recouverte par la poussière d’oubli
Fait-elle partie d’une autre vie ?
Je n’arrive plus à la regarder
Mais ne peux pas m’en séparer.
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11. |
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Je connois bien mouches en lait,
Je connois à la robe l’homme,
Je connois le beau temps du laid,
Je connois au pommier la pomme,
Je connois l’arbre à voir la gomme,
Je connois quand tout est de mêmes,
Je connois qui besogne ou chomme,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.
Je connois pourpoint au collet,
Je connois le moine à la gonne,
Je connois le maître au valet,
Je connois au voile la nonne,
Je connois quand pipeur jargonne,
Je connois fous nourris de crèmes,
Je connois le vin à la tonne,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.
Je connois cheval et mulet,
Je connois leur charge et leur somme,
Je connois Biatris et Belet,
Je connois jet qui nombre et somme,
Je connois vision et somme,
Je connois la faute des Boemes,
Je connois le pouvoir de Rome,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.
Prince, je connois tout en somme,
Je connois coulourés et blêmes,
Je connois mort qui tout consomme,
Je connois tout, fors que moi-mêmes.
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12. |
Lucioles
02:54
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Par un soir d’été,
Après une belle journée
Qui s'étirait au loin
Dans un ciel lie-de-vin,
J’essayais en vain
De chasser le chagrin
Que m’avait laissé
Le printemps passager
Quand soudain le vent
M'apporta pour présent
Une poignée d’étoiles
En avance sur le bal.
Ô brillantes lucioles
Dont l’éclat me console,
Poussières diamantées
Poudroyant dans les prés,
Mêlez vos lueurs
A vos célestes sœurs,
Une fois au ciel
Vous serez pareilles qu’elles.
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Merle Bardenoir France
Merle Bardenoir is a French singer-songwriter whose lyrics are infused with symbolism and fantasy. His music ranges from psychedelic synthpop to folktronica.
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