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1. |
Terra Incognita
02:59
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Zones floues,
Folles comme le rêve
De Marco Polo
Qui au fond du cachot
Livre des merveilles
Gorgées de soleil
A Rustichello
Assoiffé de ses mots.
Gouttes d'histoire
Distillées chaque soir
En mille-et-une nuits,
Ses souvenirs prennent vie.
Les caravanes partent
Vers d'autres planètes,
Il n'y a plus de carte
C'est à perdre la tête.
Épices et soies,
Les vins que l'on boit,
Les filles que l'on aime,
Les graines que l'on sème,
Parsèment la grand-route
Que l'horizon envoûte
De lointaines oasis,
Ô jardin des délices !
Jusqu'à l'orée du songe
Où vérités, mensonges
Ne sont que mirages,
Scories du voyage.
Soudain le tonnerre gronde,
Les barricades tombent,
Les frontières s'effacent
Buée sur la glace.
Si tu vas là-bas
- Terra incognita -
N'oublie pas ta promesse
- Hinc sunt dracones -
Car la calligraphie
De nos lignes de vie
Nous invite à partir
Quand s'envole l'oiseau-lyre.
Mais l'éternel retour
Du monde fait le tour
Comme le soleil levant
Qui embrase l'Orient
Chaque matin au réveil
Dans sa robe vermeille,
Les pruniers sont en fleur,
Garde la clef de mon cœur.
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2. |
Bridget Cleary
02:45
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Par le chemin des fées
Mon amour revint ce matin
Les cheveux décoiffés,
Son pas était incertain.
Are you a witch,
Or are you a fairy
Or are you the wife
Of Michael Cleary ?
Qu'as-tu fait cette nuit ?
Lui ai-je aussitôt demandé.
J'ai souhaité fuir l’ennui,
Cesse dont de me réprimander !
Sa réponse effrontée
Me mit la puce à l'oreille
Son regard éhonté
Prouvait qu'elle n'était plus pareille.
Pour retrouver ma femme
Des mesures extrêmes s'imposaient :
J'ai poussé dans les flammes
Le double qui s'interposait.
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3. |
Lune Noire
03:15
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Lorsqu'il se fait tard,
Que les yeux hagards
Contemplent le ciel,
Ô comme elle est belle !
Cette lune noire
Que l'on ne peut voir
Comme une étincelle,
Obscure chandelle
D'un œil sans regard
Devant le miroir
D'argent et de sel
Tournée vers icelle.
A la croisée des chemins
Entre hasard et destin
Hécate appelle ses chiens
Et les convie au festin.
Certains anges rebelles
Ne pensent plus qu'à elle,
Aimeraient l'avoir
Dans leur lit le soir
Et s'unir à elle,
Défier le réel
Se font des histoires,
Au comptoir du bar.
En vain on l'appelle
D'une voix de miel,
Pas le moindre espoir
D'en haut la voir choir,
Descendre à l'hôtel
Devenir charnelle.
En haut du nichoir
Elle étale sa gloire.
Celle qu'on croit nouvelle
Soudain se révèle,
Ouvre la mâchoire
Et ses dents d'ivoire
Apparaissent, cruelles.
Cycle menstruel
Sans aucun retard
La pleine lune se marre.
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4. |
Aujourd'hui Paris
02:28
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Aujourd'hui
Paris est vide
Et je m'isole
Dans une cabine
Téléphonique
Loin des nuages.
Aujourd'hui
Paris est morte
Et je n'ai plus
De vrai chez moi,
Dans les commerces
Les couleurs vives
Ne sont jamais
D'aucun secours.
Aujourd'hui
Paris est pleine
Et il n'y a plus
Un endroit calme.
Grouille la foule
Coule la Seine
Comme une larme.
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5. |
Vent du Levant
03:34
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Vent qui mord sans mandibule,
Hurle au loin dans les crépuscules,
Ébouriffe
La cime des ifs
De tes griffes
Telles des canifs.
Père des vagues et des tornades,
Jette à terre toutes les barricades,
Rompt les branches
Qui se déhanchent
Et déclenche
Les avalanches.
Vent levant du Levant
Déchaîne les éléments,
Vent levant du Levant
Sans perdre ton élan !
Vent qui souffle jamais ne s'essouffle,
Trousse la robe
Des femmes qui s'emmitouflent,
Fait hurler
Toits et greniers,
Frissonner
Monts et marées.
Tire les fils des pantins de paille,
Marionnettiste en épouvantails,
Ton fléau
Tombe aussitôt
Sur le dos
Des noirs corbeaux.
Vent qui fraie avec les naufrageurs,
Frais effroi des hivers de malheur,
Ta colère
Embrase l'air,
Désespère
Les lavandières.
Tourne ton œil dans l'orbite du cyclone,
Coupe les câbles et brise les pylônes,
Tu te ris
Des parapluies,
Nul abri
Ne tue ton cri.
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6. |
Cumulus
04:35
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Mon corps quitte le monde organique
Pour retrouver son état quantique.
Pose ta robe dans la matière,
Dérobe toi à la poussière.
Le sang coule en haut débit
Abreuvons la technologie
Qui attendait ses fiers mutants
Pour saturer tout le néant.
Mais sous les pavés cryptés
La liberté
N'est pas assurée.
[Nous allons voir si tu oses
Lire chaque clause.]
Ma conscience transfert son essence
Et délaisse ses connaissances,
Externalise ta mémoire,
Suicide toi sans le savoir.
Mon regard fixe l'écran
Se croit devenir omniscient,
Hologramme fait de pixels
Dans la trame du monde virtuel.
Mais dans les maquis codés
La liberté
N'est pas assurée.
[Nous allons voir si tu oses
Prendre ta dose.]
Mon esprit se digitalise,
Sur la toile s'égare et s'enlise,
L'araignée dans son bastion
A repéré une intrusion.
Mon cerveau mis en bocal
Va bientôt gagner l'astral,
À bord d'un vaisseau spatial
Vers Carcosa il met les voiles.
Mais sur ce rêve étoilé
La liberté
N'est pas assurée.
[Nous allons voir si tu oses
Couper la rose.]
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7. |
Carrousel
03:19
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L'eau et l'air de l'or
Plongent et errent dehors,
Dans la ronde
Vagabonde
Des jeteurs de sorts,
Chercheurs de trésors,
Qui sous la terre
Se désespèrent.
Elle bat des deux ailes
Cette jouvencelle
Figée debout,
Figure de proue,
De la caravelle
Qui vers l'archipel
Sur les vagues
Vogue et divague.
Les muses ont laissé
Leurs mues asséchées
Se rependre
Dans la cendre
Des vitrines sous clef,
Reliques acclamées,
Pour s'évader
Hors des musées.
Le joueur de pipeau,
Gardeur de troupeau,
Se prélasse
Mais hélas
Son dernier repos
Arrivera bientôt,
Même ici
En Arcadie.
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8. |
Attrape-Rêves
06:01
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Au petit matin, à peine le jour levé, la pluie sibylline était déjà tombée.
Comme une douce et fine crinière féminine cascadaient du ciel des milliers de lignes.
Les doigts nuageux du vent caressaient la belle tel l'époux jaloux qui, méfiant, craindrait l’amant.
Sur leur ponton d’azur, les pêcheurs célestes patientaient, le regard vide et purs.
L’appât était sans prix, car les carpes batailleuses ne mordraient volontiers à de pareils hameçons.
Il s’agissait de mondes suspendus, rutilants à la vue comme pierreries au Soleil, pleins d’éclats perdus dans leurs prismes aux merveilles.
Ils étaient à ces crins tendus ce qu’est l’œil au visage, le trésor suprême occultant tout paysage.
Il y en avait de toutes formes, comme de l'émail, de sorte que chacun puisse trouver bague à sa taille.
Cela allait de la sphère nue, chaste et claire au plus alambiqué des ses contraires.
Le mobile remonté se mit alors en marche et les globes s’ébranlèrent en une ronde éparse.
Les univers virevoltèrent et commencèrent à danser, traçant de vastes cercles dans l’éther animé.
Les ombres mortelles qui nageaient à Terre en furent toutes envoûtées.
Et la musique s’éleva, l’air ne fut plus que mouvement.
Lorsque l’humanité entière fut sous le charme, la nuit s’étira, doucement.
C’est alors que l'on vit s’élever, le long des tiges, des lumières d’argent que les pêcheurs du ciel saisir entre leurs doigts blancs.
Petit à petits, leur barque s'emplit.
Tous ces rêves errants, ces songes recueillis, sont pour eux comme des poissons de vie.
Et pour cause, quelle couleur est plus rare, quelle saveur, quel nectar ?
Une fois les prises remontées, certaines d'entre elles sont libérées mais la plupart restent au fond du filet.
Et quand la saison s'achève, ils les sertissent en de profondes toiles qu’ils hissent bien haut, comme des voiles.
Qui ne les as jamais vu sous le nom d’étoile ?
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9. |
La Cinquième Saison
03:16
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J’ai marché jusqu’à ce que mes pieds soient mains,
J’ai jeûné, prié et même pleuré
Pour en arriver là,
En ce point sans fin,
En cette cinquième saison.
Les yeux perdus dans le néant,
Les étoiles brûlent
Et les lunes roucoulent
Par-dessus les toits.
Le bout du Monde,
La grande limite,
Ici cesse les frontières,
Allez-vous en !
Il ne sert à rien
De porter vos costumes
Ni d’être si bien peigné,
Le gouffre appelle
Tous les vents de la rose
Qui s’engouffrent
En bruissant vers les astres.
Les vêtements claquent,
Le bruit couvre la pensée
Et les jambes se dérobent
Face à tant de néant.
Le pollen de ces fleurs
Qui ne poussent qu’en ce point
De non retour,
Impératrices de parfums inconnus
Dont nul ne revient.
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10. |
Pour Endormir les Démons
03:54
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Mon petit démon
Quand s'en vient le jour
Sache que cette chanson
Te calmera toujours.
Ferme tes beaux yeux,
Éteins vite la lumière,
Étouffe ses feux
En battant des paupières.
Dans ton sommeil
Tu vas enfin pouvoir
Voir toutes les merveilles
Que recèlent les cauchemars.
Ne pleure pas,
Au moment du réveil
L'ombre sera là,
Protégée du soleil
Je vois que tu dors,
Emporte donc ces fèves,
Le frère de la mort
T'accordera de doux rêves.
L’enfant des hommes
A peur seul dans noir,
Pour toi c'est tout comme
Croquer dans une pomme.
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Merle Bardenoir France
Merle Bardenoir is a French singer-songwriter whose lyrics are infused with symbolism and fantasy. His music ranges from psychedelic synthpop to folktronica.
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